Extrait pages 39-40:
Chapitre 4 : Tout le monde a l’heure, mais personne n’a le temps
Nos vies sont au diapason de notre environnement. Pendant un bon bout de temps, donc, nous avons fait équipe avec la planète. Voilà qu’est arrivée l’explosion technologique. Il était maintenant possible d’entrer en contact avec qui que ce soit 24 heures par jour. Mais ce n’était pas tout. On s’attendait à une réponse dans les plus brefs délais. Il y a trente ans, il était considéré normal qu’un appel laissé sur un répondeur n’apporte pas de réponse avant deux ou trois jours. Aujourd’hui, on s’attend à au moins une confirmation automatisée dans les secondes suivantes.
S’il n’y a rien, on doute de la fiabilité de notre fournisseur. Pour être à la hauteur aujourd’hui, il faudrait qu’un entrepreneur soit présent dans son entreprise vingt-quatre heures par jour. Or, cela n’est pas physiquement possible. Même avec l’aide de suppléments alimentaires. Vous n’y arriverez pas. De plus, cet état de siège peut créer ce qu’on peut appeler une « temps-dinite », c’est-à-dire une inflammation de la perception du temps qui nous amène à nous dire qu’il faut courir de plus en plus vite parce que, sinon, on n’y arrivera pas.
C’est le même facteur qui fait qu’en fait de journée, on se dit : « je ne comprends pas. J’ai couru toute la journée et je n’ai pas le sentiment d’avoir avancé ». Cela n’est pas sans impact sur notre état d’esprit
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